Le facteur clé du marketing digital – Episode 2

par François Barjon, le 05/05/2022

Dans l’épisode précédent, le facteur clé du marketing digital, épisode 1 nous avons prouvé que le facteur temps régit tout le microcosme digital et a une grande place dans les services florissants ou les grandes évolutions du web. 

Avant de poursuivre, gardez bien deux choses en tête :

  • Vos utilisateurs veulent gagner du temps.
  • Ils décident, pas vous. Votre job, c’est de leur donner de l’élan.

1) Captez l’attention

Nous avons pris l’habitude de zapper et prenons des décisions en une fraction de seconde.

Votre mission ? Capter l’attention

Pour ça, vous allez prendre un sécateur et raboter tout le fouillis que vous avez dans la tête. Votre message principal doit passer en deux secondes.

Pour cela, vous allez devoir choisir. Et choisir, c’est renoncer disait André Gide.

  • Vous avez 25 années d’expérience en ouverture de palourde ? On s’en fout !
  • Votre formation Palourde est remboursée pendant 60 jours ? On s’en fout !
  • Formation « Ouvrir une Palourde comme un Pro ». Ah, c’est mieux bien que j’ai un doute sur le potentiel d’une telle formation. 🤣 

Pollués que nous sommes avec de la technicité de notre offre et ses détails, la tête dans le guidon, nous oublions l’essentiel. Pour capter l’attention en deux secondes, allez droit au but ! Les modalités viendront après. 

Ci-dessous, deux exemples de bouquin qui traitent de sujets proches. Instinctivement, vous aimeriez lire lequel, vous ?

Psychologie et Relations Humaines
Comment se faire des amis

Le deuxième ? Moi aussi. D’ailleurs, je vous le recommande, c’est un super bouquin. Le premier est probablement très bien aussi.

Continuons ! Voilà deux pubs Facebook que j’ai vu aujourd’hui sur Facebook.

Instinctivement, laquelle vous semble la plus claire ?

Bon exemple pub LinkedIn
Mauvais exemple pub Facebook

La message de la première me semble claire, celui de la seconde, beaucoup moins. Pas vous ?

On s’en fait un petit dernier ? Choisissez votre bouton !

Calls to Action

Dans 80 % des cas, vous avez choisi le bouton rouge. C’est celui d’Auchan, pour information.

Pourquoi ?

Leur taille est quasiment similaire et le texte est le même. Le texte du bouton bleu est en majuscule ce qui le rendrait en théorie plus lisible ; l’un est arrondi, l’autre non sans que ça ait un impact fondamental.

Alors pourquoi ?

Vous l’avez compris, la grosse différence, c’est la couleur. Le rouge vous semble plus voyant hormis si vous êtes daltonien(ne).

Ca n’a rien à voir avec du marketing mais avec de l’optique.

Sans rentrer dans des détails techniques, sachez juste que la longueur d’onde du rouge est plus importante que celle du bleu.

Conséquence : nous voyons le rouge avant le bleu.

Pensez donc à utiliser des couleurs chaudes (Rouge, orange voire jaune) si vous souhaitez vous démarquer.

2) Raccourcissez, illustrez et découpez vos contenus longs

Commençons par une petite autocritique : j’écris beaucoup trop, je le sais. C’est un choix délibéré. ☺ 

Vous constaterez néanmoins que j’ai séparé ce dossier en deux épisodes. Le premier pose le constat, le deuxième apporte des conseils pratiques. 

Si votre objectif est d’être le plus efficace possible, passez en mode chapitres : Un contenu = Une idée.

Créez plusieurs « petits contenus » (vidéos, textes, infographies, podcasts, etc.) plutôt qu’un long contenu fleuve.

Une série Netflix ne se regarde pas d’un trait. Pour vos contenus, ce sera pareil.

Pensez par contre qu’un utilisateur peut entrer par l’épisode 4 et non forcément par le 1. Voilà pourquoi chaque épisode doit contenir un bout de contexte en introduction.

Une fois que vous avez votre chaînage, travaillez deux choses en plus de votre contenu : Le titre et les images !

a) Le titre

Votre titre ne résumera pas le contenu, il dira ce que le contenu va apporter si on le lit.

Exemple : « Ma super formation à la taille des rosiers pour les débutants » sera toujours moins efficace que « Comment tailler ses rosiers quand on y connait rien ».

Oui, ça veut globalement dire la même chose et pourtant le second sera meilleur.

b) Les images

Si l’avènement des Instagram, Pinterest ou TikTok doit nous apprendre quelque chose, c’est bien l’impact de l’image.

Confucius est mort il y a 2500 ans et il disait déjà « une image vaut mieux que mille mots ». S’il avait eu Instagram dans les mains, il aurait eu des millions de followers.😋 

Quand vous choisissez vos images, privilégiez des visuels qui racontent quelque chose en plus d’être esthétiques. Si c’est juste là pour faire joli, ça fait perdre du temps.☺ 

Je pourrais vous parler des heures de la déforestation et d’à quel point ce n’est pas une bonne idée pour les générations à venir en essayant de vous convaincre mais vu que j’aime bien Confucius : 

deforestation groot

Tout est dit. Pas besoin d’en faire plus.

3) Pensez ergonomie de vos médias

Avez-vous entendu parler de la règle des 3 clics ?

Les experts de l’expérience utilisateur disent qu’un visiteur sur un site web devrait pouvoir trouver n’importe quelle information en trois clics de souris au maximum. Mythe ou réalité ?

Je pense pour ma part que le nombre importe peu en tant que tel et que ce qu’il faut retenir, c’est de ne pas alourdir la navigation avec du superflu.

Si on suit cette règle de façon idiote, il suffit de mettre tout son contenu à la suite sur sa page d’accueil et hop, c’est réglé.

Finis les clics ! Faites-le, vous verrez, vos performances seront catastrophiques. 🤬 

Mes conseils :

  • Structurez votre site afin qu’on ne s’y perde pas en regroupant vos articles/produits par thèmes, travaillez vos intitulés de sections pour qu’ils soient clairs et faites des liens entre vos contenus.
  • Vos utilisateurs n’aiment pas cliquer mais ils n’aiment pas non plus scroller : raccourcissez quand vous le pouvez.
  • Evitez le superflu comme les images « pour faire joli », 12 boutons sur une même page ou une mise en forme trop voyante qui écraserait le contenu.

Pendant que j’y pense !

L’ergonomie ne s’applique pas qu’à votre site web mais aussi à votre chaîne YouTube (regroupez vos contenus par thèmes / playlists, par exemple), votre page Facebook (onglets, posts épinglés, etc.) ou à vos e-mails qui doivent être concis.

4) Rendez vos contenus récréatifs

Pensez contexte.

Parfois, nous avons le temps, et parfois non.

Vos utilisateurs ne consommeront pas le même contenu selon qu’ils sont dans une salle d’attente, aux toilettes ou dans le TGV Paris – Dunkerque. Place à la création !

Vous allez pouvoir vous amuser à créer et alterner entre différents contenus.

Certains seront longs et traiterons un sujet en profondeur, d’autres seront une image, une vidéo de 30 secondes, un tweet, etc.

Certains seront sérieux, d’autres plus légers. Vous pourrez faire des formations de plusieurs heures, de petits quiz de 3, 5, ou 10 questions, des articles/vidéos multiples et variés sur des sujets larges ou très précis, etc.

Ouvrez le champ des possibles comme disait l’autre mais surtout alternez leur taille pour faire varier le temps nécessaire pour les consommer.

Pensez aussi que dans une même semaine, vos utilisateurs auront envie d’apprendre, de se distraire ou de s’inspirer/s’informer : voilà déjà trois besoins qu’on peut appliquer dans tous les domaines ou presque.

Exemple :

Apprendre : Article de fond : « comment choisir son club quand on débute au golf »

Se distraire : Quiz « Quel golfeur célèbre es-tu ? »

S’inspirer / s’informer : Partager le coup mythique de Jon Rahm et le commenter

Bon, c’est un exemple. Je précise que je n’y connais rien du tout en golf. 

5) Faites du temps votre allié et jouez ensemble

a) Pensez contexte utilisateur

Dernière chose : Vos utilisateurs feront souvent autre chose pendant qu’ils consomment votre contenu. En fonction de votre activité, vous allez pouvoir jouer avec le temps.

Dans le cadre d’une campagne publicitaire, essayez de deviner quoi et adaptez vos messages en conséquence.

« Le guide pour survivre à la gueule de bois » sera probablement plus efficace le dimanche que le mercredi après-midi et votre recette de pot au feu plus pertinente entre 18 h et 20 h plutôt qu’à 9 h 30 un mardi.Il est également peu probable qu’on lise votre traité sur l’indépendance économique maltaise à 4 heures du matin.

b) Créez l’urgence et donnez de l’élan.

Connaissez-vous le point commun entre Veepee, Booking et BricoPrive ? Ces sites sont bien construits, bénéficient d’un branding sympa et d’une forte notoriété, etc. OK mais quel est leur point commun ?Et là, vous pensez au prix. 

Mais en même temps, ces sites font de bons prix toute l’année alors qu’est-ce qui explique leur succès ? 

Ils jouent avec le temps.

Tous les sites de vente en ligne ont un souci majeur : la conversion. Comment faire en sorte que l’internaute clique sur « Je passe commande » ?

En moyenne, 10 à 20 % des produits d’un panier finissent en achat.

Oui, sur le web, un client prend ses articles, arrive devant l’hôtesse de caisse et 8 fois sur 10, il s’en va. La pauvre.

Alors comment fait-on, je vous le demande ma petite dame ?

On stresse le client, pardi ! Il faut qu’il se bouge les fesses sinon il va louper THE affaire de l’année.Regardez les bordelais de CDiscount, par exemple (le screen a plusieurs années mais j’adore le chihuahua habillé en renne du coup je l’ai gardé dans un coin).

homepage cdiscount

Ce site, c’est du génie à l’état pur. Deux raisons à ça :

  • La première, c’est une interface ultra chargée à la limite de l’illisible.C’est fouillis ? Bien sûr ! C’est le but ! Tu arrives sur CDiscount (le choix du nom n’est pas anodin), la homepage foisonne d’offres : tu es sûr de faire une bonne affaire : c’est ça le message qui capte l’attention.
  • La seconde, c’est qu’il faut se magner d’acheter car l’offre du siècle expire dans pas longtemps (une autre offre du siècle attend patiemment son tour). Des décomptes, des chronomètres, des « il n’en reste plus que 2, etc. » : ils appuient leur concept à fond.

Mixez les deux « Je vais faire une bonne affaire » et « Vite vite, l’offre va expirer » et vous avez quoi ? Un internaute qui ne prend plus vraiment le temps de comparer avec d’autres sites ou d’aller en magasin pour demander conseil. Il passe à l’action et clique sur « Passer la commande » !Malin ? Oui, très malin. Le bordelais est malin de naissance en plus de faire du bon vin.

Veepee ou Booking ? C’est pareil.

J’entends déjà les grognons dire « C’est un scandale ! On nous manipule ! »Pourquoi ? On ne vous a pas forcé : vous étiez pressé.

La vérité, c’est que devant un réfrigérateur à -70 %, promo valable pendant encore 5 minutes, nous devenons aussi crédules qu’une jouvencelle. 

Et puis quand même, arriver à sortir des visuels comme le chihuahua déguisé en renne, franchement, ces mecs méritent qu’on leur achète un truc, non ? 😂 

Vous l’avez compris, pour vos ventes, pensez aux offres limitées dans le temps et aux « il n’y en aura pas pour tout le monde ». Ca m’amuse toujours de voir chez les bloggeurs les « Rejoindre la liste d’attente » ou les « je n’ouvre cette formation qu’aux 20 premiers » alors que leur produit est virtuel mais pourquoi le font-ils ?

Parce que ça marche, pardi. 😉 

Merci d’avoir pris le temps de me lire. Pensez à me laisser une petite bafouille si ce contenu vous a plu.

A plus, Chronos !

François 

Qui suis-je ? 

François Barjon

Fondateur de DIGITAL BARON, blog qui forme dans la bonne humeur les entrepreneurs et Président de VOO CONSEIL qui conseille les entreprises dans leur déploiement digital. Je suis également formateur dans des écoles de commerce renommées.

En tant que directeur marketing digital, j'ai eu la chance d'apprendre beaucoup de choses au cours des 17 dernières années. Il est temps de vous les transmettre.

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